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A la rencontre des femmes dans l’Inde rurale

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  • Publication publiée :21/10/2023
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Les règles, ce tabou dont les femmes sont les premières lésées.

Ce mercredi matin, il est 11 heures lorsque Mamatha se met en route depuis les bureaux de GASS à Doddaballapur. En tant que mobilisatrice des communautés, elle travaille pour le programme Puṣpiṇī depuis son commencement au mois d’avril dernier. Auparavant, c’était en tant qu’assistante sociale qu’elle était engagée par GASS.

Pour rejoindre le village de C. G. Hosahalli, il va falloir attendre un bus dont les horaires sont inconnus, grimper agilement pour s’asseoir le temps d’un trajet chaotique et bruyant. Après les secousses et les klaxons, Mamatha se retrouve en bordure de route principale, sous un soleil de plomb. Elle suit le chemin indiqué par un passant. Tout d’abord une piste poussiéreuse bordée de verdure, puis un sentier qui la conduira à travers champs et rizières jusqu’aux premières maisons du village. Elle n’hésite pas à frapper aux portes closes, à accoster ici la femme accroupie qui lave sa lessive au bord de l’égoût et là, deux jeunes filles qui discutent assises par terre à l’ombre d’un buisson. Elle demande son chemin vers l’Anganwadi et en profite pour convier toutes les femmes qu’elle croise à venir assister à la séance de sensibilisation qui se déroulera d’ici quelques instants, une fois que la population féminine du village se sera passée le mot.

Les Anganwadis constituent souvent la seule possibilité d’accéder à des soins dans les villages reculés. Pourtant, ils ont été mis en place par le gouvernement dans les années 70, comme un moyen de pallier à la malnutrition des enfants. Au fil des années, leurs tâches se sont diversifiées : garderie, planning familial, centre de vaccination. Désormais, ils fournissent des soins de santé très basiques et stockent quelques médicaments. Les Anganwadis n’emploient pas de médecins mais des femmes qui habitent le village et qui connaissent la réalité du terrain.

Shashirekha, la responsable de cet Anganwadi accourt de sa maison et rejoint le petit bâtiment délabré qui sert de centre de santé au village. Murs décrépis, matériel abîmé, le ventilateur grinçant ne parvient guère à aérer la pièce dans laquelle sont soudainement arrivées une quinzaine de femmes de tous âges. Elles s’agglutinent sur une natte posée à même le sol, la séance commence. Mamatha ouvre cet atelier par un exercice de conscience corporelle et respiratoire. Elle enchaîne ensuite avec des sujets comme la nutrition, l’anatomie et la physiologie du corps féminin, le cycle menstruel, l’hygiène, les protections réutilisables et la gestion des déchets. Questions-réponses, posters et exemples de protections menstruelles réutilisables font partie des moyens utilisés pour interagir avec le groupe et encourager la parole.

A la fin de la séance, les discussions vont bon train, notamment sur les effets nocifs de brûler les serviettes jetables en plein air et la manière de laver et sécher les tissus utilisés comme protections menstruelles.

Mamatha laisse les coordonnées de GASS à Shashirekha avant de repartir. Il y a encore de la route à faire avant de rejoindre les bureaux de GASS…

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